L’intelligence artificielle fait désormais partie intégrante de notre quotidien, mais certains utilisateurs prennent-ils vraiment le temps d’être polis avec des machines comme ChatGPT ? Et si cette politesse avait un impact réel sur l’interaction avec l’IA ?
De meilleures réponses grâce à la politesse
Une question qui revient souvent dans les discussions sur les intelligences artificielles est celle de la politesse. De nombreux utilisateurs prennent soin de dire « s’il te plaît » et « merci » à ChatGPT, alors qu’ils ne s’adresseraient pas de la même manière à un appareil comme un micro-ondes ou une machine à café. Pourtant, cette attention n’est pas aussi futile qu’elle en a l’air.
Depuis 1996, deux chercheurs de l’université de Stanford ont montré que les gens ont tendance à traiter les machines qui imitent des comportements humains comme s’il s’agissait de véritables êtres humains, même lorsqu’ils savent que cela n’a pas de sens. Ce phénomène, où l’on attribue des caractéristiques humaines à des objets, pourrait avoir des avantages bien plus significatifs que l’on ne le pense.
En 2024, des chercheurs de l’université de Waseda à Tokyo ont testé l’impact de la politesse dans les requêtes envoyées à l’IA. Leur étude a révélé que la courtoisie dans les prompts pouvait améliorer les réponses de l’IA, en la rendant plus pertinente et précise. Cela s’explique par le fait que l’IA, conçue pour refléter les comportements humains, répondrait mieux à un ton respectueux, tout en évitant certains biais qui peuvent surgir avec un langage trop direct ou impoli. Les formules grossières ou les demandes impolies pourraient même pousser l’IA à refuser certaines requêtes.
Les IA ne sont pas culturellement neutres
Une autre observation intéressante de cette étude est que l’impact de la politesse dépend également de la langue dans laquelle l’IA a été entraînée. Cela souligne le fait que les agents conversationnels ne sont pas neutres culturellement. La façon dont une IA réagit à une question peut être influencée par la culture et les normes sociales propres à la langue dans laquelle elle a été formée. Par exemple, l’attente de politesse dans les échanges peut être beaucoup plus marquée dans certaines cultures que dans d’autres, et cela se reflète dans les interactions avec les IA.
Une consommation énergétique élevée
Si être poli avec ChatGPT semble offrir de bons résultats, il est important de ne pas oublier que chaque interaction avec l’IA a un coût énergétique. Selon l’Agence internationale de l’énergie, une simple requête posée à ChatGPT peut consommer jusqu’à 10 fois plus d’électricité que si elle avait été posée sur un moteur de recherche comme Google. Cette consommation énergétique ne cesse d’augmenter, avec des data centers qui sont au cœur de cette demande accrue en électricité. L’Agence prédit que ces centres de données auront besoin de deux fois plus d’électricité d’ici 2030, représentant une part importante de la production mondiale d’énergie.
De plus, l’impact environnemental des data centers ne se limite pas à leur consommation d’électricité. Leur refroidissement nécessite une grande quantité d’eau, et en 2023, Google a rapporté avoir utilisé 28 milliards de litres d’eau pour maintenir ses centres en fonctionnement, dont une grande partie pour éviter la surchauffe de ses serveurs. Ces chiffres soulignent l’importance de gérer efficacement les ressources en eau et en énergie, des enjeux cruciaux pour l’avenir de l’informatique verte.
En conclusion, si être poli avec une IA comme ChatGPT peut réellement améliorer la qualité des réponses obtenues, il est important de garder à l’esprit que chaque interaction a un coût énergétique non négligeable, qui participe à la croissance des défis environnementaux liés à l’énergie et à la gestion des ressources.
